Pour une première, c’en est une. L’association Afrilivres, qui regroupe 34 maisons d’édition africaines en son sein, organise à Bamako au Mali, du 03 au 06 décembre 2015, le 1er Salon de l’écrit et du livre en langues africaines – SAELLA– au Palais de la culture Amadou Hampaté Ba.
L’annonce a été faite lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi 4 novembre 2015 à la Maison de la presse de Bamako par le président d’Afrilivres, Abdoulaye Fodé Ndione, et le président de la Commission d’organisation du Salon, Hamidou Konaté.
Une pléiade de professionnels, d’universitaires, d’institutions, d’ONG venus du Burkina, du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Cameroun, de l’Ethiopie, de la Gambie, du Ghana, de la Guinée, du Libéria, du Mali, du Niger, du Nigeria, du Rwanda, de la Sierra Leone, du Sénégal et de la Tanzanie est attendue pour cet évènement extraordinaire, dans le but d’échanger, de débattre autour des enjeux d’une telle initiative, et surtout de présenter des ouvrages écrits en langues africaines. Pour cette première édition historique, le thème « Ecrire et éditer en langues africaines : état des lieux et perspectives » a été retenu.
Dans un document publié par l’Alliance Internationale des Éditeurs Indépendants rédigé à la suite des Assises internationales de l’édition indépendante tenues sous le patronage de l’UNESCO entre 2012 et 2014, 80 recommandations et outils en faveur de la biblio diversité ont été proposés aux pouvoirs publics, aux organismes internationaux et aux professionnels du livre des quatre coins du monde. Parmi ces propositions, des mesures nécessaires pour l’édition en langues locales et nationales ont été suggérées, dont le soutien par les pouvoirs publics de la mise en place d’un Salon de l’Écrit et du livre en langues nationales (SAELLA).
L’enjeu du SAELLA relève d’une importance capitale en Afrique francophone où la majeure partie des enfants (environ 83%) est scolarisée en français ou en arabe et n’écrit, ni le lit leur langue maternelle. Ce multilinguisme oral et naturel tend à se perdre au fil du temps lorsqu’ils avancent dans leurs études.
À cela s’ajoute le fait que les bibliothèques ne disposent que de livres en français ou en anglais, la plupart issus de dons venants de l’étrangers. Comme le constate Viviana Quiñones dans son article intitulé « Langues et lecture dans les bibliothèques africaines », cette situation rendrait les livres moins attractifs pour les jeunes.
Afrilivres est une association d’éditeurs d’Afrique francophone subsaharienne, de Madagascar et de l’Ile Maurice basée à Cotonou au Bénin. L’initiative Afrilivres a été lancée par un comité de pilotage d’éditeurs africains réunis en novembre 2001 par Africultures avec l’aide de la Fondation Charles Léopold Mayer pour le progrès de l’homme. Elle a bénéficié du soutien du ministère français des Affaires étrangères français, de l’Agence Intergouvernementale de la Francophonie et de l’Alliance Internationale des Editeurs Indépendants.
Vivement que cette première édition du SAELLA soit le début d’une longue tradition qui remettrait le livre en langues locales au centre des préoccupations des différents acteurs du livre, et que cela incite les éditeurs africains vers plus de production et d’initiatives dans ce sens.