Le Salon international du livre d’Alger (SILA) se déroule du 6 au 16 novembre 2024 au Palais des expositions des Pins maritimes, à Alger. Pour sa 27ᵉ édition, l’événement est placé sous le thème « Nous lisons pour vaincre », en hommage à l’importance de la lecture dans le développement personnel et collectif. Cet événement coïncide également avec le 70ᵉ anniversaire du déclenchement de la Guerre de Libération (1954-2024), une période historique centrale pour l’Algérie.
Le salon réunira environ 1007 exposants, représentant 40 pays, avec une forte présence locale de 290 maisons d’édition algériennes. Environ 350 figures culturelles y sont attendues pour échanger autour de la littérature, de l’histoire et des enjeux culturels actuels.
Cette édition du Salon international du livre d’Alger propose plusieurs conférences thématiques. La Révolution algérienne et son impact historique seront notamment au centre des discussions. Celles-ci seront accompagnées d’échanges sur la cause palestinienne à travers le prisme de la littérature et du cinéma. D’autres interventions se concentreront sur la littérature et la pensée intellectuelle dans les contextes africains et arabes, avec un focus sur les liens culturels entre l’Algérie et le Qatar, invité d’honneur de cette année.
Pour encourager la jeunesse, un prix littéraire intitulé « Mon premier roman » sera instauré pour donner aux jeunes écrivains algériens, âgés de moins de 35 ans, l’opportunité de publier leurs premiers livres.
Controverses sur la participation de Kamel Daoud, prix Goncourt 2024
La 27ᵉ édition du Salon international du livre d’Alger est marquée par l’interdiction de la participation de la maison d’édition française Gallimard. Cette décision des autorités algériennes serait liée à la publication récente du roman Houris de l’auteur algérien Kamel Daoud. Ce roman, qui a valu à Kamel Daoud le prix Goncourt 2024, aborde les violences de la décennie noire en Algérie (1992-2002) et critique le silence autour de cette période. Antoine Gallimard, président de la maison d’édition, a exprimé sa déception et estime que cette interdiction limite les échanges culturels entre la France et l’Algérie.
D’autres auteurs tels que Boualem Sansal et Mohamed Sifaoui font également l’objet de restrictions en raison de leurs positions critiques envers le régime algérien. Les professionnels du secteur rapportent par ailleurs des pressions pour limiter la diffusion de certains livres sur le salon, ce qui pourrait affecter la diversité des voix présentes cette année.
Malgré les débats entourant la participation de certains auteurs et éditeurs, la 27ᵉ édition du Salon international du livre d’Alger affirme son rôle de carrefour littéraire et culturel.