Lionel Manga, journaliste, critique d’art et écrivain, s’est éteint le 15 décembre 2024 à Douala à l’âge de 69 ans. Reconnu pour son engagement en faveur de l’écologie, son expertise dans les arts contemporains et ses nombreuses contributions intellectuelles, il laisse un héritage marquant dans le paysage culturel camerounais.
Un parcours entre journalisme et critique d’art
Né le 1ᵉʳ juin 1955 à Dschang, Lionel Manga a étudié les sciences économiques à l’université Paris-1 Panthéon-Sorbonne avant de revenir au Cameroun. Entre 1992 et 1996, il anime la chronique « Klorofil » sur la radio camerounaise CRTV FM 94, une émission qui aborde les enjeux environnementaux avec une approche à la fois pédagogique et innovante. Surnommé le « petit homme vert », il devient rapidement une voix influente pour la sensibilisation écologique.
Parallèlement à sa carrière journalistique, il s’est imposé comme une référence dans la critique d’art. En 2008, il publie L’Ivresse du papillon, un essai qui explore la scène des arts plastiques au Cameroun. Ce travail met en avant des artistes comme Goddy Leye, Guy Woueté et Joseph-Francis Sumégné, contribuant ainsi à la visibilité de l’art contemporain camerounais.
Entrepreneur culturel et écrivain engagé
Lionel Manga a également marqué le secteur culturel par sa capacité à entreprendre et à créer des espaces d’expression. Avec la fondation d’African Logic, il inaugure au Cameroun le premier espace dédié au rap et au hip-hop.
En 2017, il participe aux Ateliers de la pensée à Dakar, une rencontre intellectuelle africaine. En 2018, il co-coordonne à Paris le séminaire « Cosmocides : Art(s), violence, 21ᵉ siècle », organisé en collaboration avec l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et la Cité internationale des arts.
En 2022, il signe son premier roman, La Sphère de Planck, un texte qui s’inscrit dans la continuité de sa réflexion sur la société camerounaise et les mutations contemporaines.
Lionel Manga, un engagement constant jusqu’à la fin
Lionel Manga est resté profondément ancré dans les affaires culturelles de son pays, dans la ville de Douala. Sa dernière apparition publique remonte au 4 décembre 2024, lors d’une conférence à Douala portant sur les identités et le dérèglement climatique.
La disparition de Lionel Manga laisse un vide immense dans les milieux artistiques et intellectuels camerounais. À travers ses publications, ses engagements et ses initiatives, Lionel Manga a su transmettre des idées fortes et poser un regard éclairé sur les réalités de son époque.