Après plusieurs années de restauration, la bibliothèque Al-Quarayouine, située au cœur de la médina de Fès, est de nouveau accessible aux chercheurs. Ce lieu exceptionnel accueille en son sein plusieurs milliers de manuscrits d’une valeur inestimable.
Dans le labyrinthe des ruelles de la médina de Fès, elle passerait presque inaperçue. À peine remarque-t-on cette sombre porte de bois sculptée sur la place des ferronniers, où chaudronniers et forgerons martèlent le cuivre à la main sous le regard enchanté des touristes et dans un tintamarre assourdissant. Passé le porche, un premier escalier de céramique mouchetée de vert et bleu — le célèbre bleu de Fès — enchante le regard et laisse déjà imaginer ce que l’on va trouver plus haut.
La bibliothèque al-Quarayouine, souvent présentée comme la plus vieille bibliothèque du monde, sort de plusieurs années de restauration. Pas encore ouverte au public, elle n’est accessible qu’aux chercheurs et à quelques journalistes chanceux. Al-Quarayouine, qui abritait alors une mosquée et une université, a été fondée en 859 par une femme, Fatima al-Fihri, fille d’un riche marchand tunisien, venue à Fès sous le règne de la dynastie idrisside. Cette « demeure de la science et de la sagesse » est devenue l’un des grands centres intellectuels du monde arabe. Traités de sciences islamiques, d’astronomie, de droit et de médecine lui ont été légués au fil des siècles par des sultans, des princesses ou des savants. La mosquée — d’une beauté éblouissante – est toujours là, mais l’université a déménagé vers de nouveaux locaux.
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