Kamerun : Le sursaut ne viendra pas des urnes !

par Baltazar Noah
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Kamerun Le sursaut ne viendra pas des urnes !

En pleine période électorale, alors que les regards sont tournés vers les résultats du scrutin du 12 octobre 2025, Jean-Pierre Noël Batoum publie « Révolution ! », un recueil qui tombe comme une gifle dans le silence ambiant. Ce n’est pas une œuvre politique au sens classique — c’est un cri poétique, un appel viscéral à la transformation profonde du Kamerun.

Kamerun n’a pas besoin d’un héros. Il a besoin d’un peuple debout !

Je viens de finir « Révolution ! » de Jean Pierre Noël Batoum. Et franchement, j’ai dû m’arrêter. Respirer. Revenir en arrière. Relire. Ce texte ne se lit pas comme on lit un poème. Il vous prend à la gorge, vous secoue, vous regarde droit dans les yeux et vous dit : « Tu fais quoi, toi, pour ton pays ? »

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Ce n’est pas une œuvre de salon. C’est une marche. Une traversée. Une parole qui vient du fond de la terre, du sang des ancêtres, du cri des jeunes qui n’en peuvent plus. Ce texte, c’est le Kamerun qui parle. Pas celui des discours, mais celui des silences. Celui des douleurs qu’on cache, des rêves qu’on étouffe, des espoirs qu’on vend à bas prix.

« Il nous faut une Révolution 

Spirituelle, profonde

Qui remette la Transcendance

Au cœur de notre existence

Comme le Poteau sacré

Dans la cour du village. » P.33

Un cri contre la médiocratie…un appel à la lumière

Jean-Pierre Noël Batoum publie « Révolution ! »Jean-Pierre Noël Batoum ne nous caresse pas dans le sens du poil. Il nous met face à nous-mêmes. Il parle de la médiocratie comme d’une sorcière qui se nourrit du sang des enfants. Il parle de ces hommes et femmes obscurs qui planifient le malheur du peuple. Il parle de cette fatigue qu’on connaît tous, ce découragement qu’on respire sans même s’en rendre compte.

Mais surtout, il parle de lumière. De feu. De transformation. Il appelle à une révolution lente, enracinée, qui commence dans les tripes, dans les familles, dans les cœurs. Une révolution qui ne cherche pas à faire du bruit, mais à faire du bien. Une révolution qui refuse les héros couchés et préfère un peuple debout.

Et puis il y a cet appel aux artistes. Pas ceux qui cherchent la lumière des projecteurs, mais ceux qui portent la lumière intérieure. Ceux qui créent parce qu’ils n’ont pas le choix. Parce que la vie les pousse à accoucher du vrai. Parce que le pays a besoin d’eux pour rêver autrement.

« Il nous faut une Révolution !

Regarder dans les yeux

Cette veuve noire tapie dans chaque bureau ;

Cette gangrène qui tisse sa toile dans toute l’administration : On devra tailler, amputer, déraciner ![…]

Aux premiers rangs les Artistes !

Dans la variété et la diversité de leur déploiement,

De la littérature, du cinéma, de la musique,

De la plasticité, de la danse…

Des Artistes et non pas des hommes et femmes

S’épuisant pour une visibilité éphémère

Prompts à salir les autres,

A descendre dans la gadoue de la médiocre superficialité…

Des Artistes qui savent se laisser prendre

Aux tripes et dans le cœur. » P. 21-23

Une terre à faire renaître, pas à vendre

Ce texte m’a traversé. Il m’a parlé comme peu de textes savent le faire. Il m’a rappelé que le Kamerun n’est pas une terre à vendre, mais une terre à faire vivre. Une terre à aimer. Une terre à faire renaître.

Et dans ce moment où les urnes viennent à peine de se refermer au Cameroun, le 12 octobre dernier, où les visages se tendent et les espoirs se croisent, ce texte tombe comme une vérité nue : la vraie révolution ne viendra pas d’un bulletin, mais d’un sursaut. Un sursaut intime, collectif, profond !

Il nous faut une révolution au Kamerun. Et ce texte en est déjà une :

« Il nous faut une Révolution,

Dans un refus net et catégorique de tout combat,

Ravageur d’énergie,

Entre les 237 enfants de cette Unique Mère Patrie,

Dont l’arc vert-rouge-jaune nimbe le ciel du monde ;

Où les idées se frottent dans une saine émulation,

A l’ombre de chaque arbre,

Dans chaque village,

Dans chaque quartier,

Les enfants buvant la sagesse des Piliers de la maison

Les vieillards accueillant les folies lumineuses de la Jeunesse…

Faut-il une Révolution ! » P.29

Bissap, tisane ou café ?

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1 Commenter

Jean-Pierre Noël Batoum 16 octobre 2025 - 11h10

Merci Nkul Beti pour cette lumineuse lecture.

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