Samba Saphir explore le Kigali trépidant avec sa saga « Du feu pour les honneurs »

par La redaction
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Samba Saphir explore le Kigali trépidant avec sa saga Du feu pour les honneurs

Samba Saphir, jeune romancière camerounaise, nous emmène au cœur d’une grande ville trépidante du Rwanda, Kigali, où des destins de jeunes rwandais issus de milieux socioculturels différents vont se croiser dans son roman, Du feu pour les honneursCe premier tome d’une trilogie autoédité en novembre 2015, sera finalement publié par les Editions Cana dès le 1ᵉʳ Mars 2016.

Lever de soleil et goutte de sang sur l’agréable couverture du livre laissent déjà présager beaucoup de tumultes, de rebondissements et périples, mais aussi des lueurs d’espoir et de renaissance dans cette saga, qui se déroule à une époque où la jeunesse africaine est partagée entre traditions et modernité contemporaine à l’occidentale.

Mahir, jeune étudiant, se retrouve dans un monde qu’il découvre en tombant amoureux d’Améthyste, jeune fille issue de la classe chrétienne privilégiée de Kigali. L’entourage d’Améthyste ne partage cependant pas son enthousiasme vis-à-vis de cette relation qu’il estime vouée à l’échec, car Mahir, musulman et issu d’une famille modeste, ne répond pas au profil du compagnon idéal pour une fille catholique issue de la bourgeoisie, telle qu’Améthyste. Rosie, sœur ainée de cette dernière, est particulièrement opposée à cette relation et va donc tout mettre en œuvre, en utilisant des procédés les uns les plus perfides que les autres, pour séparer ce couple jugé improbable.

Heureusement, Améthyste peut toujours compter sur le soutien de ses amies d’enfance, Lyvia et Nizia ; mais leur amitié est également mise à rude épreuve suite à des événements inattendus qui compliqueront leurs vies et durant lesquels elles seront confrontées à des obstacles majeurs.

Mahir vit ainsi une histoire complètement différente de celle qu’il a eu avec son ex petite amie, Maimouna, qui avait été forcée par ses parents de le quitter pour épouser un homme bien plus âgé qu’elle, alors qu’elle n’avait que quinze ans.

«  Certains me jugeraient durement, mais trêve d’hypocrisie ! Qui laisserait sa famille s’enfoncer sans réagir ? Il est dans notre nature de défendre les nôtres. Pour ceux qui le cherchent encore, je suis Rosalia, la sœur aînée d’Améthyste.

J’ai vingt-quatre ans et je suis de celles qui n’ont pas honte de dire qu’elles sont nées avec une cuillère en or dans la bouche. Je suis l’aînée d’une fratrie de quatre, mes parents sont pieux et d’obédience catholique. Nous avons tous eu tous nos sacrements. Les rapports avec ma sœur cadette sont difficiles depuis notre bas-âge ; nos caractères sont fortement opposés. Autant Améthyste peut être ouverte aux autres du premier coup, autant je préfère laisser les gens faire leurs preuves… à l’extrême.

Les différends étaient devenus réguliers à mesure que nous grandissions. Nous plaisions toutes les deux aux hommes, et parfois aux mêmes. Mais j’avais néanmoins commencé à percevoir un petit changement. Améthyste, en grandissant, avait développé un air de garçon manqué, tandis que moi j’avais très vite appris à faire valoir mes arguments. Le plus difficile était de savoir que malgré mes efforts et mes soins, Améthyste avait toujours su attirer les regards et la sympathie des autres avec une facilité inouïe. Mais le respect que ma sœur montrait à mon égard effaça toute forme de jalousie. Je la trouvais trop serviable pour ne pas être naïve.

Je devais utiliser tous les moyens possibles, sains ou pas, pour la protéger. Un milieu aussi privilégié que le nôtre attirait les loups de toutes les tailles et de toutes les coutures. Améthyste était trop jeune et ses idylles étaient aussi éphémères que viles. J’avais toujours été là pour panser son cœur. Alors d’apprendre qu’elle était en couple avec un homme quelconque me mettait hors de moi.

Fût-il fils Trésorier Payeur, il ne changeait pas de statut. Mahir n’avait aucune prestance, il ne savait pas se tenir et encore moins s’habiller ; alors imaginez le bougre, imaginez les rires et les quolibets des autres quand ils se montraient en public. Il avait tout pour ne pas plaire, et comble de malheur, il était musulman ! Oui ! Musulman ! Améthyste abandonnerait son magnifique prénom pour Habiba ou tout autre nom de soumise.

Je ne me sentais plus le courage et la patience de demander à ma sœur de quitter ce Mahir ; j’avais déjà eu des centaines de conversations avec elle. Elle ne démordait pas. Je me sentais encore moins le courage de dire à mes parents que leur fille fréquentait un musulman ; une telle annonce les tuerait. 

Je voyais, de mon coin, les conséquences, l’hécatombe. »

Avec ce troisième roman autoédité, Samba Saphir fait évoluer son registre littéraire, en s’attaquant à des thèmes tels les conflits interreligieux, les conflits de classes sociales, et le mariage forcé dans une société rwandaise en plein mouvement. L’auteure donne la parole aux différents personnages qui décrivent leurs vécus sous des angles différents, faisant ainsi plonger le lecteur au cœur des différents sentiments des protagonistes. Le lecteur s’identifie facilement aux personnages. Chaque chapitre est dédié à l’un des personnages principaux, qui relate une partie de l’histoire.

La saga « Du feu pour les honneurs » de Samba Saphir est un roman réussi, qui fera la joie des lecteurs friands d’histoires dramatiques qui racontent des destins amoureux tumultueux. Le lecteur passe un bon moment de lecture et est happé par les rebondissements inattendus qui annoncent un tome 2 pétillant.

 

À propos de l’auteur Samba Saphir

Samab Saphir

Native du département Nyong et Mfoumou et de la ville d’Ayos au Cameroun, Samba Saphir quitte son pays après le baccalauréat pour la France où elle vit aujourd’hui, pour y poursuivre des études en chimie et développement durable. Elle termine actuellement ses études de responsable de projets.

Férue de lecture depuis son enfance, elle se passionne également pour l’écriture et s’y met dès l’âge de douze ans, mais publie son premier roman, « Liens sacrés » le 12 août 2014 aux éditions Édilivre, qui ressemble à du polar et interpelle le lecteur par rapport à la place de l’homme dans les sociétés africaines. Quelques semaines après, suit son deuxième roman, « Le pardon ultime ». Publié le 12 août 2014, ce roman met en relief le traitement réservé à la veuve et à l’orphelin en Afrique et particulièrement ses aspects juridiques.

À la question de savoir, quelles sont ses motivations et d’où elle tire son inspiration, Samba Saphir répond :

« Mes écrits évoquent certains sujets de société tels les problèmes familiaux, l’amour, la haine fratricide, des conflits intergénérationnels. Je dénonce en général les maux qui minent la société et désacralise certains sujets tabous dans un style divertissant. J’aime aussi me plonger dans les méandres de la culture africaine et aime faire revivre certains mythes.

Mes écrits traduisent la révolte intérieure d’une femme, qui se matérialise par un style doux dans des histoires ou des situations où les lecteurs peuvent facilement s’identifier aux héros/héroïnes. »

Retrouvez Samba Saphir sur les réseaux sociaux, surtout sur ses pages Facebook où elle livre à ses fans de plus en plus nombreux, des récits qui reflètent le quotidien dans les différentes et diverses sociétés africaines et d’ailleurs. L’auteure sera également présente au salon du livre de Paris du 17 au 20 Mars 2016, au stand « Livres et auteurs du Bassin du Congo« . Ses livres sont disponibles sur le site de l’éditeur et dans les libraires de la France, la FNAC, Amazon et autres sites diffuseurs classiques.

 

Par Olga Tuété

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