L’écrivaine tunisienne Amira Ghenim vient de recevoir le Prix de la littérature arabe 2024. Cette distinction récompense son roman Le désastre de la maison des notables, publié aux éditions Philippe Rey en coédition avec Barzakh.
Le livre d’Amira Ghenim s’inscrit dans la lignée des choix éditoriaux audacieux des éditions Philippe Rey, maison d’édition française indépendante fondée en 2002 par Philippe Rey. D’ailleurs, cette maison s’est déjà illustrée dans la littérature internationale avec des succès remarquables, notamment le prix Goncourt 2021 pour La Plus Secrète Mémoire des hommes de Mohamed Mbougar Sarr.
Ce roman familial traverse un demi-siècle d’histoire tunisienne, de la période de l’indépendance jusqu’aux événements de 2011. L’intrigue met en scène les destins croisés de deux lignées : la famille Naifer, représentant les valeurs conservatrices, et les Rassaa, incarnant une vision plus libérale de la société tunisienne. Cette saga explore les tensions et les transformations qui ont marqué le pays pendant ces décennies.
Le Prix de la littérature arabe, créé en 2013 par la fondation Jean-Luc Lagardère et l’Institut du monde arabe, s’accompagne d’une dotation de 10 000 euros. Par ailleurs, cette récompense distingue des œuvres écrites en arabe ou directement en français. Le jury, sous la présidence de Pierre Leroy, a salué la puissance narrative du roman d’Amira Ghenim.
Née en 1978 à Sousse, Amira Ghenim poursuit une double carrière d’universitaire et d’écrivaine. Enseignante à l’université de Sousse, elle est titulaire d’une agrégation d’arabe et d’un doctorat en linguistique. Ses œuvres comprennent des essais universitaires et trois romans. Le désastre de la maison des notables est son deuxième roman et a déjà reçu plusieurs distinctions, notamment le prix Comar d’Or en Tunisie en 2021 et une place de finaliste à l’Arab Booker Prize. Il est aujourd’hui son premier ouvrage traduit en français.