Une rue d’Abidjan, la capitale économique ivoirienne, a été baptisée vendredi 23-12-2016 du nom de l’écrivain et homme politique Bernard Dadié, le « père des lettres ivoiriennes ».
Le ministre ivoirien de la Culture Maurice Bandaman a salué en lui un « héros centenaire » lors de la cérémonie d’inauguration en présence d’hommes de lettres et d’universitaires. Cette rue d’Abidjan, longue de 1,3 kilomètre, est parallèle à la rue des jardins et passe devant le Bureau ivoirien des droits d’auteurs, dans le quartier chic de Cocody.
Bernard Dadié, de son nom d’origine Koffi Binlin Dadié, est né le 10 janvier 1916 à Assinie au sud de la Côte d’Ivoire. À sept ans, il part vivre dans la plantation d’un oncle à Bingerville puis rejoint son père qui le confie à un instituteur de Dabou, Bernard Sétigui Sangaré, dont il prend le prénom au moment de son baptême en 1925. En juin 1933, il entre à l’École William-Pontyde Gorée, la célèbre pépinière de l’élite africaine de l’époque. C’est là que se révèle sa vocation d’écrivain. ( Source : Présence Africaine).
Bernard Dadié est l’auteur d’une œuvre prolifique, dans laquelle il a abordé tous les genres littéraires : poésie, roman, chroniques, contes traditionnels et surtout théâtre.
Militant pour l’indépendance, il sera le ministre de la Culture de 1997 à 1986 du premier président ivoirien Felix Houphouët Boigny.
« Poser un tel acte, c’est le faire entrer au panthéon pour qu’il continue d’inspirer ses contemporains pendant longtemps encore et serve de boussole aux générations à naître » a déclaré M. Bandama.Cette rue « encouragera les plus jeunes et les futures générations à découvrir l’importance et le plaisir de la lecture et aussi à mieux rencontrer l’homme ».
Bernard Dadié avait reçu le 11 février le premier prix Jaime Torres Bodet décerné par l’Unesco, qui récompensait l’ensemble de l’oeuvre de ce « pionnier et géant de la littérature africaine », selon Irina Bokova, la directrice de l’Unesco.
L’écrivain centenaire a reçu deux fois le grand prix littéraire d’Afrique Noire avec Patron de New York (1965) et La ville où nul ne meurt (1968).