Gaël Octavia, écrivaine martiniquaise, a remporté le prix Goncourt de la nouvelle 2025 pour son recueil L’étrangeté de Mathilde T. et autres nouvelles, publié dans la collection Continents noirs chez Gallimard. Ce recueil de seize nouvelles met en scène des héroïnes, où l’étrangeté se manifeste dans des objets du quotidien transformés en éléments fantastiques.
Avec cette distinction, Gaël Octavia rejoint les écrivains martiniquais récompensés par l’Académie Goncourt, aux côtés de Patrick Chamoiseau, couronné en 1992 pour Texaco. Ce prix confirme la place croissante des auteurs caribéens dans les grandes instances littéraires françaises.
Gaël Octavia, de la science à la fiction
Née le 29 décembre 1977 à Fort-de-France, Gaël Octavia est autrice, dramaturge, réalisatrice et artiste. Elle a étudié l’ingénierie à Paris avant de se consacrer aux arts et à l’écriture. Après avoir exercé comme journaliste scientifique puis responsable de communication à la Fondation Sciences Mathématiques de Paris, elle se tourne vers la fiction de manière autodidacte.
Ses textes abordent des thèmes universels comme l’exclusion, la migration ou l’identité. Elle inscrit ses récits dans une réalité martiniquaise marquée par la complexité sociale et culturelle.
Elle a publié plusieurs ouvrages salués par la critique, dont La fin de Mame Baby (Gallimard, 2017), qui a reçu une mention spéciale du jury du prix Wepler, et La bonne histoire de Madeleine Démétrius (Gallimard, 2020), qui explore les relations féminines et déconstruit le mythe de la femme « potomitan », figure centrale dans les sociétés antillaises.
Un attachement fort au genre de la nouvelle
Au micro d’Afrolivresque, lors du Salon du livre africain de Paris en mars dernier, Gaël Octavia partageait son regard sur ce court format :
De manière générale, je dirai que les recueils de nouvelles sont sous-côtés. La nouvelle est un genre que j’apprécie beaucoup. Je trouve qu’on promeut assez peu, en France, ce genre littéraire alors qu’il est tout aussi noble que le roman.”
Avant ce prix, Gaël Octavia s’était déjà fait remarquer avec La fin de Mame Baby (Gallimard, 2017), distingué par une mention spéciale du prix Wepler.