Petit Pays, le roman autobiographique et acclamé de Gaël Faye, continue son aventure avec une récente adaptation en bande dessinée. En effet, le roman, déjà adapté au cinéma et au théâtre, prend désormais forme dans les pages illustrées des Éditions Dupuis. La BD a été publiée le 12 avril 2024.
L’adaptation de ce récit a été confiée à Marzena Sowa, scénariste reconnue pour sa capacité à traiter des sujets historiques et personnels avec finesse, et à Sylvain Savoia, dessinateur, et dont les œuvres précédentes ont été saluées pour leur clarté et leur expressivité. Le tout en collaboration étroite avec l’auteur, compositeur et interprète Gaël Faye.
Dans un échange avec le média Brut, ils ont partagé les défis et les réussites de cette collaboration. Gaël Faye a enrichi le projet en partageant des documents personnels et des photos de famille, pour offrir une authenticité palpable à l’œuvre adaptée.
Les trois auteurs ont discuté lors de l’interview sur l’équilibre entre les dits et non-dits en passant du roman à la bande dessinée, tout en donnant un supplément d’âme à la nouvelle œuvre produite.
Le terrain est miné concernant l’Afrique lorsqu’il s’agit des images. On a tous des représentations très clichés, très misérabilistes du continent africain. Il y a des représentations qui nous viennent très loin et donc les discussions tournaient autour de cela : Attention, comment on représente un corps noir ? Comment on représente des scènes de guerre ? Comment on met en scène une ville africaine ? Une famille ?
Pour moi, ce qui est important, c’est de toujours remettre la normalité des choses et des situations. On vit à Bujumbura comme on vit à Paris ou à Varsovie. On a tous les mêmes humanités, tous les mêmes interrogations, on aime, on a peur, on a des familles… et voilà. C’était de retrouver quelque chose de banal. – Gaël Faye
La bande dessinée se concentre sur la vie de Gaby et Ana, deux enfants métis franco-rwandais qui grandissent au Burundi. Leur quotidien est irrévocablement changé par les vents de la guerre civile et le génocide des Tutsi au Rwanda. Le récit visuel, tout en restant ancré dans les événements historiques, met en lumière les expériences personnelles et souvent douloureuses des protagonistes.
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