Sénégal : Un club de lecture ouvre ses portes au Camp pénal de Dakar

par La redaction
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Sénégal Un club de lecture ouvre ses portes au Camp pénal de Dakar

Le 22 mars dernier, le Camp pénal de Dakar a accueilli une initiative peu commune dans un établissement de détention, à savoir un club de lecture réservé aux détenus. Cette activité, organisée par le service socio-éducatif de la prison, prévoit des rencontres mensuelles autour des livres, dans l’objectif de créer un espace d’échange, de réflexion et de dialogue.

Pour cette première rencontre, les participants ont lu Riwan, ou le chemin du sable, troisième tome de la trilogie autobiographique de Ken Bugul, également connue sous le nom de Mariétou Mbaye. L’autrice a fait le déplacement pour échanger directement avec les détenus, accompagnée de plusieurs universitaires. Dans la cour de la prison, transformée pour l’occasion en salle de lecture à ciel ouvert, les mots ont circulé avec gravité, mais aussi avec espoir.

Réapprendre à faire société à travers la lecture

Derrière les murs du Camp pénal de Dakar, cette initiative a été appréciée. L’établissement accueille des personnes condamnées avec un reliquat de peine supérieur à un an. C’est dans ce contexte que le directeur, Cheikh Diouf, a souligné l’importance de ces moments de lecture partagée. Pour lui, ils permettent aux pensionnaires de mieux vivre leur incarcération et d’envisager plus sereinement leur avenir en dehors de la prison.

Chaque séance du club devient un rendez-vous avec soi-même et avec le monde. Elle permet de renouer avec une forme d’humanité parfois mise à mal par les circonstances. À travers les mots des écrivains, les participants sont invités à réfléchir, mais aussi à se projeter dans une vie après la détention.

Une parole libérée entre les murs du Camp pénal de Dakar

Ken Bugul a partagé son expérience et sa vision de la lecture comme outil de libération intérieure. Selon elle, lire, c’est accepter de voir les difficultés en face. Ce n’est pas une échappatoire, mais un miroir. L’échange avec les détenus a montré combien cette idée résonne. L’un d’eux a pris la parole pour espérer que le club devienne un tremplin, une occasion de “briller une fois sortis”, transformant ainsi le temps d’incarcération en période de préparation active.

Dans cette atmosphère à la fois studieuse et humaine au Camp pénal de Dakar, la littérature a cessé d’être un simple texte pour devenir un lien. Un lien entre le dedans et le dehors, entre le passé et l’avenir.

L’initiative du club de lecture arrive après une mutinerie survenue en juin 2024 au Camp pénal. Cet épisode avait mis en lumière des tensions internes liées aux conditions de détention. Depuis, l’administration pénitentiaire a renforcé les activités socioculturelles dans plusieurs établissements.

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