La twittosphère « afro-feministe » réagit aux propos de Chimamanda Ngozi sur l’afro-féminisme

par La redaction
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La twittosphère « afro-feministe » réagit aux propos de Chimamanda Ngozi sur l’afro-féminisme

Qui se souvient des propos de Chimamanda Ngozi Adichie lors d’une interview en 2015 en France dans le journal Le Point en réponse à la question « Vous sentez-vous une « Afropolitaine » comme on dit des africains cosmopolites d’aujourd’hui ? »

 « Je suis fatiguée de ce mot. Je suis africaine. Il y a deux choses qui me paraissent curieuses : d’abord les africains sont-ils donc tellement en dehors de l’histoire générale de l’humanité qu’ils doivent être désignés par un mot particulier quand ils voyagent ou se trouvent dans les capitales du monde ? La deuxième chose, c’est que l’histoire (malheureusement pas assez connue) montre que le cosmopolitisme ne date pas d’hier : de nombreux rois africains de la côte ouest envoyaient leurs enfants étudier en Europe. Bien plus tard, la génération de mon père a beaucoup voyagé, il y a eu de nombreuses vagues de gens revenus dans les années soixante, et qui n’ont cessé de bouger. Ils se définissent comme Africains. »

Cette réponse de Chimamanda Adichie divisa l’opinion. D’un côté, ceux qui étaient de l’avis de l’auteure nigériane, en s’appuyant sur ses arguments, et de l’autre, ceux qui essayaient de démontrer la nécessité de ce mot qui, selon eux, présente la réalité d’un type d’africain cosmopolite que le mot africain seul ne peut symboliser.

 

Il fallait donc s’attendre à une réponse du même style la semaine dernière, lorsqu’une journaliste du journal Libération demanda à Adichie son avis sur le mot Afro-féminisme :

« Je ne le comprends pas. Si on parle d’afro-féminisme, alors parlons d’euro-féminisme. Souvent, nous rajoutons des étiquettes pour parler des choses africaines, comme si on avait besoin d’une sorte de justification. J’ai, pour la même raison, un problème avec « afropolitain ». Si quelqu’un est cosmopolite, alors il est cosmopolite, c’est tout. Pareil avec le féminisme. Mon arrière-grand-mère était féministe. Elle ne connaissait pas le mot, mais c’était une femme farouche, qui a toujours repoussé les limites qu’on lui imposait parce qu’elle était femme. Dans ma famille, on m’a toujours dit que j’étais elle, parce que dans ma culture, nous croyons à la réincarnation. J’adore cette idée. Mais le féminisme a toujours fait partie de l’Afrique. Il y a toujours eu des femmes féministes en Afrique. »

Que dire, à part que la romancière est resté égale à elle-même ! Les réactions sur Twitter ne se firent pas attendre :


Afroféminisme, féminisme, afropolitain, black feminism, féminisme américain, etc. on s’y perd parfois. Si vous connaissez la différence entre tous ces courants, laissez un commentaire.

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