Le Prix du Roman Fnac, distinction littéraire française, a dévoilé sa présélection pour l’édition 2024. Parmi les 30 ouvrages retenus, quatre auteurs africains et afrodescendants se distinguent : Djaili Amadou Amal, Gaël Faye, Ayana Mathis et Alaa El Aswany.
Djaili Amadou Amal, Le harem du roi
Djaili Amadou Amal, auteure et militante camerounaise contre les injustices et les violences faites aux femmes, figure dans la sélection avec Le harem du roi, son troisième roman. Ce livre, publié aux éditions Emmanuelle Collas, sortira le 19 août 2024.
Le harem du roi raconte une histoire d’amour bouleversante. L’intrigue se concentre sur un couple moderne vivant à Yaoundé : Boussoura, professeure de littérature, et Seini, médecin. Leur vie bascule lorsque Seini, fils de roi, est appelé à succéder à son père. Malgré les réticences de son épouse, il cède à l’attrait du pouvoir et devient lamido (chef traditionnel), et se transforme en un monarque tout-puissant.
Gaël Faye, Jacaranda
Gaël Faye, écrivain et musicien franco-rwandais, est présent dans la sélection du Prix du Roman Fnac avec Jacaranda, son nouveau roman dont la sortie est prévue pour le 14 août 2024 aux éditions Grasset.
Ce livre raconte l’histoire de Milan, qui cherche à percer les secrets cachés dans l’ombre du jacaranda, l’arbre fétiche de son amie Stella. L’intrigue se déroule au Rwanda, un pays marqué par le génocide des Tutsis, et s’étend sur quatre générations.
À travers ce récit, Gaël Faye explore les thèmes du silence, de la mémoire et de la reconstruction post-génocide. Le roman met en scène des jeunes gens qui tentent de donner une voix aux disparus et cherchent à échapper à la solitude et à trouver la paix près du lac Kivu.
Ayana Mathis, Les égarés
L’auteure américaine Ayana Mathis rejoint la sélection avec son roman Les égarés, publié aux éditions Gallmeister et traduit par François Happe.
Quatrième de couverture du roman : Au mi-temps des années 1980, Ava, Afro-Américaine d’une quarantaine d’années, débarque à Philadelphie. Chassée par son mari, elle s’installe avec Toussaint, son fils de dix ans, dans un centre d’hébergement. L’endroit est sordide. Et elle est déterminée à tout faire pour s’en échapper. Ava rêve d’émancipation. Mais la vie n’offre que peu de choix aux gens comme elle. Originaire d’un petit village de l’Alabama, elle a rompu tout contact avec sa mère et ne peut plus compter sur personne. Lorsque le père du garçon réapparaît dans sa vie, elle retombe immédiatement sous l’emprise de cet homme charismatique, autoritaire et engagé. Dans le même temps, un puissant atavisme pousse Toussaint vers ce Sud lointain, qu’il ne connait pas. Vers le village de Bonaparte, freetown afro-américaine, où plongent ses racines et où vit encore Dutchess, sa mythique grand-mère.
Ayana Mathis est née en 1973 à Philadelphie. Elle est surtout connue pour son premier roman, « The Twelve Tribes of Hattie » (Les Douze Tribus d’Hattie), publié en 2012, qui a été porté par la critique et sélectionné par Oprah Winfrey pour son club de lecture. Son œuvre explore souvent les thèmes de la diaspora afro-américaine, des dynamiques familiales et de la résilience. Elle a également enseigné l’écriture créative à l’Université de l’Iowa et dans d’autres institutions prestigieuses.
Alaa El Aswany, Au soir d’Alexandrie
L’auteur égyptien Alaa El Aswany revient sur la scène littéraire avec son nouveau roman intitulé Au soir d’Alexandrie, traduit de l’arabe par Gilles Gauthier et publié aux éditions Actes Sud.
Quatrième de couverture du roman : À Alexandrie, à la fin des années 1950, une bande d’amis se retrouve régulièrement au bar du restaurant Artinos, sur la corniche, pour de longues soirées animées durant lesquelles, l’alcool aidant, ils se plaisent à refaire le monde. Unis par un attachement profond à leur ville – presque un pays à part entière, même pour ceux qui viennent d’ailleurs -, ils sont divisés face à l’actualité nationale et au leader charismatique Gamal Abdel Nasser. Alors que l’Égypte connaît de profonds bouleversements sociaux et politiques, qu’adviendra-t-il de ces femmes et hommes épris de justice, de beauté et d’amour, acquis à la cause – ou à l’illusion – cosmopolite d’Alexandrie ?
Au sommet de son art, Alaa El Aswany compose une fresque humaine et historique tout en chatoiements tragiques, faisant une fois encore résonner avec brio les voix de personnages pris dans une tourmente qui les dépasse : la fin d’une époque.
Alaa El Aswany est né le 26 mai 1957 au Caire. Issu d’une famille d’intellectuels, son père Abbas al-Aswany était lui-même un écrivain reconnu. Son premier roman à succès, L’Immeuble Yacoubian, publié en 2002, l’a propulsé sur la scène littéraire internationale. Ce livre, vendu à plus de 100 000 exemplaires dans le monde arabe, a été traduit en de nombreuses langues et adapté au cinéma. Ses œuvres sont connues pour leur regard acéré sur la société égyptienne contemporaine.
Le Prix du Roman Fnac célèbre la littérature contemporaine
Le Prix du Roman Fnac, créé en 2002, met chaque année en lumière un roman qui mêle reconnaissance, critique et succès populaire. Sa particularité réside dans son processus de sélection, qui implique à la fois des professionnels du livre et des lecteurs passionnés.
Pour sa 23ᵉ édition en 2024, le Prix du Roman Fnac a mobilisé un jury composé de 400 libraires Fnac et 400 adhérents. Ensemble, ils ont examiné près de 300 romans proposés par diverses maisons d’édition. À l’issue de cette première phase, une sélection de 30 ouvrages a été établie. Cette liste comprend 15 titres choisis par les libraires et 15 autres par les lecteurs, pour garantir une diversité de perspectives.
Le lauréat du Prix du Roman Fnac 2024 sera annoncé fin août ou début septembre. Cette annonce marquera le début de la saison des prix littéraires en France.