18 livres pour comprendre comment les Noirs américains perçoivent l’Amérique d’hier et d’aujourd’hui

par Chrystelle Ngoulou
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18 livres pour comprendre comment les Noirs américains perçoivent l'Amérique d’hier et d’aujourd’hui

Le 4 juillet est la fête nationale des États-Unis, connue sous le nom de Jour de l’Indépendance (Independence Day). Cette date commémore l’adoption de la Déclaration d’Indépendance en 1776 et symbolise la commémoration de l’histoire, de la liberté et de l’unité nationale des États-Unis. Cependant, pour les Noirs Américains, la date  du 4 juillet est perçue différemment. Elle rappelle une histoire américaine marquée par les inégalités raciales.

 En 1852, Frederick Douglass, ancien esclave et abolitionniste, a prononcé un discours célèbre intitulé « Que signifie le 4 juillet pour l’esclave ? ». Son discours soulignait  l’hypocrisie de célébrer la liberté dans un pays qui pratiquait encore l’esclavage.

De plus en plus de Noirs Américains accordent plus d’importance à la célébration de Juneteenth (19 juin), qui commémore l’émancipation des esclaves au Texas en 1865.

Aujourd’hui, nombreux sont les Noirs Américains qui participent aux célébrations traditionnelles du 4 juillet, tout en reconnaissant la complexité de l’histoire américaine. Certaines communautés organisent des événements spécifiques qui mêlent célébration de l’indépendance et réflexions sur les progrès accomplis en matière de droits civiques, dialogues sur l’histoire, la race et l’identité américaine.

Il y a une longue tradition d’auteurs Noirs Américains qui ont raconté l’Amérique et leur expérience dans divers genres littéraires.

 

1- La prochaine fois, le feu de James Baldwin

Un essai qui explore la race, l’injustice et l’identité en Amérique.

Éditeur : Folio

ISBN : 2072786207

Résumé : En dépit des bouleversements psychologiques et sociaux qu’il exige, cet ouvrage ne veut que proposer la solution de bon sens au problème de la place des Noirs dans la société américaine. Malgré le ton parfois menaçant, malgré la satire souvent mordante, La prochaine fois, le feu est avant tout un appel à la modération, une ultime tentative de compromis (en 1963) entre les extrémistes des deux bords aveuglés par la passion. Tant par l’actualité des phénomènes dont il présente l’analyse irréfutable que par le mélange de douleur contenue et d’ironie cinglante qui lui donne ce ton si particulier, ce témoignage ne manquera pas d’attirer l’attention du lecteur qui en retiendra les qualités littéraires autant que l’importance politique.

 

2- Une faim d’égalité de Richard Wright 

Un roman sur la lutte pour l’égalité et la reconnaissance des droits civiques des Noirs américains.

Éditeur : Folio

ISBN : 2070426238

Résumé : En 1944, Richard Wright accepta que l’on publie seulement la partie de son autobiographie qui traitait de son enfance dans le Sud, Black Boy. Le livre remporta un immense succès. Sur la suggestion de son éditeur, Wright réserva pour un volume à venir le récit de sa jeunesse à Chicago, Une faim d’égalité. Richard Wright dresse un tableau sans indulgence de l’Amérique des années 30, de sa lutte quotidienne pour survivre dans un ghetto décimé par le grand krach économique de 1929 et condamne sans appel le racisme. Il retrace ses débuts d’écrivain, ses démêlés avec le club communiste John Reed et sa découverte des chefs-d’œuvre de la littérature. Le témoignage émouvant et passionné d’un écrivain révolté par l’injustice sociale et l’oppression spirituelle.

 

3- Les âmes du peuple noir de W. E. B. Du Bois 

Un ouvrage qui analyse la double conscience et l’identité des Noirs Américains à la fin du XIXe siècle.

Éditeur : La Découverte

ISBN : 2707151068

Résumé :  » Le problème du XXe siècle est le problème de la ligne de partage des couleurs.  » 

Telle est l’intuition fondamentale de W. E. B. Du Bois dans Les Âmes du peuple noir, œuvre majeure de la littérature nord-américaine. Dans ce recueil d’essais publié en 1903, Du Bois évoque avec une puissance inégalée l’étendue du racisme américain et donne à voir au monde la réalité de l’expérience quotidienne africaine-américaine dans l’Amérique de la ségrégation. Cette nouvelle traduction montre, inscrits dans la langue, tous les enjeux philosophiques d’un texte qui se veut également littéraire.

L’écriture élégante et passionnée de Du Bois tisse les souvenirs autobiographiques et les paraboles épiques avec les analyses historiques et sociologiques, construisant ainsi l’unité culturelle et politique du peuple noir à partir de la multiplicité de ses âmes individuelles. Ce livre a inspiré l’essentiel de la conscience collective noire et des mouvements en faveur des droits civiques dans les années 1960, et continue d’avoir un retentissement considérable au sein de la communauté africaine-américaine et au-dehors.

 

4- La vie de Frederick Douglass, esclave américain, écrite par lui-même de Frederick Douglass 

Un témoignage autobiographique sur l’esclavage et la quête de liberté.

Éditeur : Payot

ISBN : 2228930288

Résumé : Les luttes pour l’égalité et la justice sociale portées au XXe siècle par Rosa Parks, Martin Luther King ou Malcolm X se poursuivent aujourd’hui grâce au mouvement Black Lives Matter. Elles ont une longue histoire, qui commence avec le combat pour l’abolition de l’esclavage. Les Noirs y tiennent dès le début une place essentielle. Frederick Douglass est le plus célèbre d’entre eux. C’est en 1845, avec le récit de ses années d’esclavage, qu’il acquiert la na notoriété . Soutenue par d’indéniable qualités narratives, cette autobiographie est aussi la meilleure introduction à un homme qui a laissé son empreinte sur des champs aussi divers que la politique, la littérature et la philosophie, le journalisme et l’art oratoire.

 

5- Autobiographie d’Angela Davis 

L’autobiographie d’une activiste emblématique des droits civiques et des mouvements pour la justice sociale.

Éditeur : Editions Aden – Bruxelles

ISBN : 2805920554

Résumé : Petite fille noire née en 1944 en Alabama, Angela Davis est devenue très jeune une figure internationale de la lutte contre toutes les formes de domination. Fichée parmi les 10 criminels les plus recherchés par le FBI, cette jeune femme noire, intellectuelle et communiste échappa à la peine de mort à l’issue d’un procès qui connut un retentissement mondial. Elle raconte ici son éveil politique, le quotidien de l’activisme et les raisons qui, aujourd’hui encore, la mènent chaque jour au combat. Son autobiographie, publiée dans les années 1970 et éditée par Toni Morrison, n’était plus disponible. Elle est ici enrichie d’un entretien inédit accordé par Angela Davis à la veille de ses 70 ans.

 

6- La croisade de Lee Gordon de Chester Himes 

Un roman policier qui plonge dans les réalités brutales de la vie urbaine pour les Noirs Américains.

Éditeur : Livre de poche

Résumé : Par un jour de printemps de l’année 1943, c’est à Los Angeles, en Californie, que l’on aurait trouvé le plus heureux des hommes -Lee Gordon que le comité syndical vient d’engager pour recruter de, adhérents parmi les ouvriers noirs employés à la Conrstoch Aircratt Corporation. Il obtient pour la première fois un poste cor-respondant à ses aptitudes et à ses diplômes universitaires.

L’obstacle qui l’a empêché jusqu’à présent d’accéder à un poste digne de son intelligence réside en lui-même ou plutôt à sa surface sa peau est noire et il vit dans un pays imbu de préjugés raciaux. Aussi est-il également le plus malheureux qui soit quand il envisage les difficultés qui l’attendent, car il redoute les Blancs.

Cette peur latente est son pire ennemi. Elle détruit son foyer, em-poisonne ses rapports avec autrui, collègues ou inconnus. Pourtant quelque chose l’empêche toujours de s’y abandonner complètement et le contraint à mener une croisade solitaire contre lui-même et contre un monde hostile qui ne lui ménage ni coups ni piège, -lutte ardente, lutte sauvage d’un homme fragile mais fier, représentée avec une vérité qui accentue la valeur de cette œuvre vigoureuse.

 

7- Sister Outsider d’Audre Lorde 

Une collection d’essais et de discours qui offrent une réflexion profonde sur la race, l’identité et la justice sociale.

Éditeur : MAMAMELIS

ISBN : 294011613X

Résumé : Un souvenir revient dans les écrits d’Audre Lorde. C’est l’hiver à New York. Audre est dans le métro avec sa mère. Emmitouflée, elle est assise à côté d’une dame en manteau de fourrure. Elle regarde la dame, blanche, qui d’une main rageuse retire le pan de manteau qui effleure l’enfant. Une enfant Noire qui ne comprend pas et cherche désespérément un cafard, une poussière, bref une saleté justifiant ce geste. Quelque chose pour ne pas réaliser que la saleté… c’est elle. Ensuite, le regard rageur de la dame blanche qui tue l’enfant Noire de cinq ans parce qu’elle ne peut pas le nommer : le regard du racisme. Un souvenir vrillé en elle, plus qu’une douleur, une souffrance indélébile qui permet à la poète adulte d’affirmer qu’au fond, en Amérique, on ne veut pas que les Noir-e-s vivent. Audre a vécu, survécu, pour nous dire son « amérique », ses passions, ses colères, dans une série d’écrits lumineux.

 

8- Assata : Une autobiographie d’Assata Shakur 

L’histoire fascinante de la militante des droits civiques et membre des Black Panthers, Assata Shakur.

Éditeur : Premiers matins de novembre

ISBN : 2955917443

Résumé : Assata Shakur fut, dans les années 1960 et 1970, militante du Black Panther Party et de l’Armée de libération noire. Elle a connu le formidable bouillonnement d’une époque de révoltes et d’espérances pour les Noirs des États-Unis, comme la répression. De sa tendre enfance à son exil à Cuba, ses souvenirs se structurent autour du récit d’un emprisonnement de six ans. Une exceptionnelle leçon d’histoire populaire et d’engagement dans laquelle Assata dresse un portrait sans fard de l’oppression raciale et de la violence capitaliste aux États-Unis. Cette autobiographie est une lettre d’amour au peuple noir ainsi qu’à tous les opprimés, une source d’inspiration inaltérable pour celles et ceux qui, à travers le monde, exigent la dignité et la justice.

 

9-  Ce cadavre n’est pas mon enfant de Toni Cade Bambara

Un roman complexe qui explore les luttes sociales et les tensions raciales dans une communauté noire.

Éditeur : Christian Bourgois

ISBN : 226701596X

Résumé : Juillet 1979, deux cadavres d’enfants noirs sont retrouvés à Atlanta, la ville qui se déclare pourtant trop occupée pour avoir le temps de haïr. Ces deux victimes seront les premières d’une longue liste, lors d’une affaire qui va secouer, outre les habitants, la municipalité noire de la ville, avant de prendre une dimension nationale. Sur cette atroce toile de fond, Toni Cade Bambara nous présente une famille noire, les Spencer, et nous raconte leur calvaire, à partir du soir où le fils aimé, un adolescent, ne rentre pas à la maison. Nous suivons, dans ce roman d’une intensité prenante, leur douleur indicible, leur révolte devant les lenteurs et les maladresses de l’enquête, leurs propres efforts pour démêler un écheveau extraordinairement complexe, jusqu’au moment où ils doivent réapprendre à vivre ensemble. Avec ce roman posthume, qui n’a pu voir le jour que grâce à la détermination constante de Toni Morrison, Toni Cade Bambara s’affirme définitivement comme une des grandes voix de la littérature américaine contemporaine.

 

10- Mémoires d’Amérique de John Edgar Wideman 

Une collection de nouvelles et de mémoires qui explorent les expériences des Noirs Américains à travers plusieurs générations.

Éditeur : Gallimard

ISBN : 2072790468

Résumé : Ce saisissant recueil entremêle avec justesse l’intime, l’historique et le politique. John Edgar Wideman ravive les souvenirs de l’Amérique, ses plaies ouvertes, le feu dévorant du deuil, de la violence et de l’injustice. Il y parle d’amour, de mort, de lutte, de race, de vengeance et d’identité, questionne la relation inapaisée des Noirs et des Blancs et nous entraîne dans un voyage à travers le temps, l’espace et les arts, jusqu’à toucher le coeur même de l’âme américaine. « JB & FD » imagine une conversation entre John Brown, célèbre militant anti-esclavage, et Frederick Douglass, l’orateur abolitionniste, sur la nécessité d’en finir avec la traite des humains par un océan de sang. « Cartes et registres » évoque un conciliabule entre un frère et une soeur qui tentent de comprendre pourquoi leur père a tué un autre homme. « Le pont de Williamsburg » raconte l’histoire d’un homme assis sur un pont qui contemple sa vie avant de sauter dans le vide. Chacune des nouvelles obsédantes qui composent ces Mémoires d’Amérique a le phrasé d’un morceau de jazz : elliptique, profondément rythmée, l’écriture est comme brisée, les voix se chevauchent, des mots semblent manquer, comme si le but de l’auteur était d’atteindre plus rapidement la vérité. Par sa variété de tons, de formes et de sujets, ce recueil à la force inouïe transcende les idéologies et nous laisse le souffle coupé.

 

11- Nickel Boys de Colson Whitehead  

Un roman basé sur des faits réels qui met en lumière les abus et les injustices subis par les jeunes Noirs Américains dans une école de redressement.

Éditeur : Le Livre de Poche

ISBN : 2253935026

Résumé : Dans la Floride ségrégationniste des années 1960, le jeune Elwood Curtis prend très à cœur le message de paix de Martin Luther King. Prêt à intégrer l’université, il voit s’évanouir ses rêves d’avenir lorsque, à la suite d’une erreur judiciaire, on l’envoie à la Nickel Academy, une maison de correction où les pensionnaires sont soumis aux pires sévices. Elwood se lie toutefois d’amitié avec Turner, en qui il trouve un allié précieux. Mais l’idéalisme de l’un et le scepticisme de l’autre auront des conséquences déchirantes.

Couronné en 2017 par le prix Pulitzer pour Underground Railroad puis en 2020 pour Nickel Boys, Colson Whitehead est l’un des rares romanciers distingués à deux reprises par cette prestigieuse récompense. S’inspirant de faits réels, il continue d’explorer l’inguérissable blessure raciale de l’Amérique et donne avec ce nouveau roman saisissant une sépulture littéraire à des centaines d’innocents, victimes de l’injustice du fait de leur couleur de peau.

Un roman bruissant d’humanité et de souffrance. Télérama.

Somptueux. L’écriture est précise, concrète, incarnée. Le Monde.

PRIX PULITZER 2020.

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Charles Recoursé.

12- Memorial Drive de Natasha Trethewey 

Un mémoire poignant qui traite de la perte, de la mémoire et de la violence familiale dans une Amérique ségrégationniste contre les Noirs Américains.

Éditeur : POINTS

ISBN : 2757895745

Résumé : « Un récit éloquent sur l’Amérique ségrégationniste, la violence des hommes et l’impossibilité du deuil. Un livre salutaire, à portée universelle. » LES ÉCHOS

Le 5 juin 1985, Gwendolyn Turnbough est assassinée par son ex-mari, Joel Grimmette Jr, dit « Big Joe ». Plus de trente années après ce drame qui a changé sa vie, Natasha Trethewey, sa fille, raconte et analyse le destin tragique de sa mère.

Dans ce récit déchirant d’un féminicide, Natasha Trethewey entremêle la trajectoire des femmes de sa famille et celle d’une Amérique meurtrie par le racisme et la violence masculine.

Née en 1966, Natasha Trethewey est une écrivaine et poétesse américaine, lauréate du prix Pulitzer en 2006, puis Poet Laureate en 2012 et 2013. Publié en 2020 aux États-Unis, Memorial Drive a connu un immense succès critique et public, restant plusieurs semaines dans la liste des best-sellers du New York Times.

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Céline Leroy

13- Dites-leur que je suis un homme de Ernest J. Gaines 

Un roman qui raconte la lutte des Noirs Américains symbolisée par l’histoire d’un homme noir pour la dignité et le respect dans le Sud ségrégationniste.

Éditeur : Liana Levi

ISBN : 979-1034901234

Résumé : Dans la Louisiane des années quarante, Jefferson, un jeune Noir, démuni et illettré, est accusé à tort d’avoir assassiné un Blanc. Au cours de son procès, il est bafoué et traité comme un animal par l’avocat commis d’office. Incapable de se défendre, il est condamné à mort. Commence alors un combat pour que Jefferson retrouve, aux yeux de tous mais surtout de lui-même, sa dignité humaine. Un combat mené par la marraine du condamné qui supplie l’instituteur Grant Wiggins de prendre en charge l’éducation de Jefferson. Un face à face entre deux hommes que tout oppose commence alors…

 

14- Balèze de Kiese Laymon 

Un mémoire qui aborde les thèmes du corps, de la race, de la famille et de la culture des Noirs Américains.

Éditeur : Les escales

ISBN : 2365694888

Résumé :  » Profondément original et bouleversant, Balèze déconstruit tous nos préjugés sur la condition des Noirs aux États-Unis.  » LA Times

L’un des meilleurs récits de 2018 selon le New York Times

Partant de son enfance dans le Mississippi, passée aux côtés d’une mère brillante mais compliquée, Kiese Laymon retrace les événements et les relations qui l’ont façonné. De ses premières expériences de violence et de racisme jusqu’à son arrivée à New York en tant que jeune universitaire, il évoque avec une sincérité poignante et désarmante son rapport au poids, au sexe et au jeu, mais aussi à l’écriture. En explorant son histoire personnelle, Kiese Laymon questionne en écho la société américaine ; les conséquences d’une enfance passée dans un pays obsédé par le progrès mais incapable de se remettre en question.

Récit intime qui met en lumière les échecs d’un pays, Balèze est un formidable acte de défi et de courage. – Andrew Carnegie Medal for Non-Fiction

15- Effacement de Percival Everett 

Un roman satirique qui explore les complexités de l’identité raciale et la représentation des Noirs Américains dans la littérature.

Éditeur : Babel

ISBN : 2742758313

Résumé : Thelonious Monk Ellison, romancier noir américain que la réussite n’a cessé de fuir, se voit un jour reprocher de ne pas écrire dans un style “assez black”. Révolté par l’audience phénoménale d’un roman médiocre consacré à la réalité des ghettos, il en rédige, sous pseudonyme, une parodie incisive et vengeresse qu’il soumet par défi à un éditeur. Le succès est aussi fracassant qu’immédiat. Mais ce jeu schizophrène reste sans effet sur la vie du “vrai” Monk au moment d’affronter les tragédies personnelles et les crises familiales qui bouleversent son improbable existence d’artiste…

Très politiquement incorrect dans son approche de la question raciale, ce roman, où l’autodérision et l’ironie côtoient le lyrisme, est pétri d’une érudition jubilatoire, d’une redoutable connaissance du milieu littéraire, et, plus que tout, d’une intime fréquentation des passions de l’âme… Effacement de Percival Everett a été adapté au cinéma avec succès.

 

16- Une colère noire : Lettre à mon fils de Ta-Nehisi Coates 

Un essai percutant et personnel sur le racisme systémique et l’identité du point de vue des Noirs Américains.

Éditeur : AUTREMENT

ISBN : 2746743418

Résumé : « Voilà ce qu’il faut que tu saches : en Amérique, la destruction du corps noir est une tradition – un héritage. Je ne voudrais pas que tu te couches dans un rêve. Je voudrais que tu sois un citoyen de ce monde beau et terrible à la fois, un citoyen conscient. J’ai décidé de ne rien te cacher. »

 

17- L’origine des autres de Toni Morrison 

Une série de conférences qui examinent les notions de race, d’altérité et d’appartenance dans la littérature et la culture.

Éditeur : BOURGOIS

ISBN : 2267030691

Résumé : Dans un recueil de textes préfacé par Ta-Nehisi Coates, le prix Nobel, Toni Morrison, revient sur les thèmes qui imprègnent son travail et dominent de plus en plus clairement la politique nationale et mondiale : la « race », la peur, les frontières, le mouvement de masse des populations, le désir d’appartenance. Qu’est-ce que la « race » et pourquoi est-ce si important ? Qu’est-ce qui motive la tendance de l’être humain à créer les Autres ? Pourquoi la présence de ces Autres nous fait-elle si peur ? Dans le cadre d’interventions à Harvard, faisant partie de la série des prestigieuses conférences « Norton Lectures », Toni Morrison réfléchit à ces questions – ainsi qu’à d’autres questions vitales – au sujet de l’identité. Dans sa quête de réponses, l’auteur se replonge dans ses propres souvenirs mais également dans l’histoire, la politique, et surtout la littérature qui joue un rôle important – notamment la littérature de William Faulkner, Flannery O’Connor et Joseph Conrad – dans la notion de « race » aux États-Unis, que ce soit de manière positive ou négative. L’auteur s’intéresse à ce que signifie être noir, à la notion de pureté des « races » et à la façon dont la littérature utilise la couleur de peau pour décrire un personnage ou faire avancer un récit. Élargissant la portée de son discours, Toni Morrison étudie également la mondialisation et le déplacement des populations à notre époque. « Toni Morrison retrace, à travers la littérature américaine, les modes de pensée et de comportement qui désignent, de manière subtile, qui trouve sa place et qui ne la trouve pas… L’Origine des autres associe l’éloquence caractéristique de Toni Morrison à la signification que revêt, de nos jours, l’expression citoyen de monde. » The New Republic

 

18- La rue d’Ann Petry 

Un roman qui décrit les défis et les aspirations d’une femme noire dans un quartier pauvre de Harlem.

Éditeur : Belfond

ISBN : 2714474020

Résumé : Un premier roman poignant, par une auteure injustement oubliée dans l’héritage du Harlem Renaissance, un véritable morceau de bravoure vendu à plus d’un million d’exemplaires lors de sa parution aux États-Unis, en 1947. Dans le Harlem des années 1940, le combat acharné de Lutie Johnson, jeune mère célibataire noire, qui tente de s’élever au-dessus de sa condition.

Avec La Rue, la collection  » Vintage  » poursuit son exploration du noir, genre aux multiples facettes, et dévoile une misère sociale extrême, où règnent en maîtres la pauvreté et la corruption.

Des rues comme la 116e, réservées aux nègres ou aux mulâtres, avaient fait de Pop un vieil ivrogne timide et tué Mom quand Lutie était encore tout bébé.

Dans cet immeuble où elle habitait actuellement, c’était aussi la rue qui avait amené Mrs Hedges à faire de sa chambre un bordel.

Et le concierge, la rue l’avait maintenu dans les bas-fonds, loin de l’air et de la lumière, jusqu’à ce que l’horrible obsession de la chair l’ait dévoré. Mais rien de tout cela ne lui arriverait à elle, Lutie, parce qu’elle avait la volonté de lutter sans relâche.

Bissap, tisane ou café ?

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