Serge H. Moïse rend hommage aux femmes dans son poème « Femme ».
« FEMME »
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Matrice de l’humanité tout entière
Source de notre vie certes la première
Symbole de grandeur d’âme sur terre
De douce vertu et de beauté altière
Discrète mais tenace et téméraire
Jusqu’au sacrifice afin de faire
Son bonheur et celui des siens
Brave et nourrissant en son sein
L’espoir des jours meilleurs
Où s’épanouissent les fleurs
II
Digne et plus souvent héroïque
Créature divine authentique
Au salut du genre humain
Aujourd’hui ou demain
Nettement indispensable
Mais que de grains de sable
N’as-tu eu à bien endurer
Hé oui afin de pérenniser
Depuis les temps anciens
De cette humanité le destin
III
Trop souvent maltraitée
Durant toutes ces années
Tu as bien tenu le coup
Certes et jusqu’au bout
Car détentrice de la vérité
Tu le savais fort bien
Que n’étant pas très malins
Nous ne pouvions aller bien loin
Sans le support de tes bons soins
IV
De tes entrailles bénies
Tu leur as donné la vie
Á des princes et des rois
Ils ont institué leurs lois
Lesquelles hélas sans pitié
Ne t’ont point ménagée
Pourtant pour ton bébé
Qui n’est pas encore né
Hélas sans prendre avis
Tu sacrifierais ta vie
V
Tu as atrocement souffert
De notre arrogance d’enfer
De nos multiples ingratitudes
Et de toutes nos turpitudes
VI
Avec une patience d’ange
Loin des ténèbres et de la fange
Tu as bien sûr guidé nos pas
Toujours avec un bon repas
Si succulent et délicieux
Vers la cime des cieux
VII
En temps de paix ou de guerre
Sur le terrain ou dans la civière
Ton noble et doux sourire
Arrive à nous traduire
Sans trop de bavardage
Le sens du vrai courage
VIII
Tu détiens ce grand pouvoir
Et sans trop le faire savoir
Tu as façonné le monde
De manière plutôt féconde
IX
L’homme dans sa faiblesse
A voulu te tenir en laisse
Mais réalise petit à petit
Que sans toi il est tout petit
X
Durant toute notre enfance
Notre pleine et entière confiance
Résidait en toi havre de paix
Et de tendresse à tout jamais
L’ultime récompense de l’enfant
Sera toujours le baiser de maman
XI
Les poètes évoquent ta grandeur
Ils chantent toujours ta beauté
Et célèbrent ta splendeur
Avec des vifs élans du cœur
Modeste dans ta magnificence
Tu seras toujours la référence
Et la source de notre bonheur
XII
Nous le savons maintenant enfin
Puisque ce n’est pas encore la fin
Avec amour et caressant ton image
Nous te rendons ce bel hommage
Et alors en toute humilité
Á toi la reine de l’humanité
À propos de l’auteur Serge H. Moïse
Haïtiano-québécois, Serge H. Moïse, vit entre le Québec et Haïti depuis 1987. Il est avocat de profession, son cabinet est situé à Pétion-Ville, Haïti.
Amant des belles lettres depuis sa tendre jeunesse, il a rédigé quelques trois cents poèmes et un millier de moïkus, des dizaines d’articles d’intérêt général et à caractère juridique en particulier. Il a publié Les libertés publiques à travers les constitutions haïtiennes (1992) et Les aphorismes de Me Moïse (2013).